C’est quoi être vegan ?

Commençons par un rapide récapitulatif des différents termes concernant les différentes pratiques alimentaires (il y a de quoi s’y perdre):

• Les omnivores mangent de tout
• Les pescétariens (ou pesco-végétariens) refusent la viande, mais mangent du poisson, des crustacés et des mollusques
• Les végétariens ne mangent ni viande ni poissons/crustacés ou mollusques
• Les végétaliens ne mangent pas de produits animaux, donc pas de produits laitiers, pas d’oeufs, pas de miel en plus du pas de viande et pas de poissons/crustacés/mollusques

Et donc le véganisme, selon la définition du Larousse (le mot est entré dans le dictionnaire en 2015 !), c’est un

mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc) issu des animaux et de leur exploitation.

C’est donc tout un mode de vie qui est impliqué, l’alimentation étant le symptôme le plus visible. Regardez par vous-même: prenez le temps de lire les ingrédients notés sur les emballages ou étiquettes de vos achats, que ce soit cosmétique, alimentaire, vestimentaire, et je vous promets que vous allez être surpris de voir à quel point les produits d’origine animale se trouvent dans TOUT.

À part pour l’alimentaire, les produits les plus évidents sont le cuir et la laine utilisés pour la mode. Vos cosmétiques ? Si il n’y a pas de label clair, elles ont sans doute été testées sur des animaux. Vos médicaments ? Devinez…

Lorsqu’on demande à un vegan pourquoi il est devenu vegan, on entend très souvent les trois mêmes réponses (pas toujours dans le même ordre, car bien sûr chacun a sa sensibilité) qui sont (dans l’ordre pour moi): le climat, les animaux, et la santé. Jetons de plus près un oeil à ces raisons qui peuvent sembler bien vagues et peut-être même hors-sujet:

Pourquoi le climat ?

Plutôt que de longs discours, je vous invite à regarder cette petite vidéo de 4 minutes qui explique très bien l’impact de la production actuelle de viande sur le climat (pour aller plus loin, il y a quelques chouettes liens sur cette page également). Il en va bien sûr de même pour tous les sous-produits animaux, puisqu’ils nécessitent tous l’élevage. Vous me demanderez: oui mais alors si je réduis ma consommation de viande ? Et je vous répondrais que ça serait déjà un pas conséquent vers un meilleur climat.

 

Pourquoi les animaux ?

J’imagine que si vous êtes curieux et/ou que vous avez déjà vu des vegans militants dans les rues de notre belle Lausanne ou ailleurs, vous avez forcément rencontré la loooooongue liste d’horreurs qui se passent dans les élevages à l’abri des regards. La demande de produits et sous-produits animaux n’a cessé d’augmenter ces 50 dernières années, tout comme la population mondiale. La seule solution de contenter tout ce petit monde c’est d’intensifier l’élevage pour produire plus. Mais malheureusement, cela rime toujours avec la réduction de la qualité de vie et d’abattage des bêtes élevées.

Pour donner un exemple concernant les sous-produits animaux, prenons la production de lait, une chose à laquelle je n’avais jamais réfléchi auparavant parce que c’est tellement ‘naturel’ de boire du lait avec son muesli le matin…

Comme l’explique très bien le site de l’association L214, la vache laitière, souvent représentée dehors dans un joli pâturage, mène en réalité une vie beaucoup moins palpitante. Ce sont des mammifères, et donc comme pour l’humain, leur production de lait est directement liée à la mise-bas d’un veau. Bien sûr, l’industrie ne peut pas se permettre de perdre des litres de lait pour nourrir un veau, alors le bébé est enlevé à sa mère dans les 24 heures qui suivent sa naissance, pour être nourri d’autres aliments que le lait maternel. Si c’est un mâle, il sera soit tué comme veau soit son sperme servira à l’insémination. Si c’est une femelle, elle connaîtra le même destin que sa mère.

Les vaches laitières sont inséminées à la chaîne pour assurer une production continue de lait. A l’état naturel, une vache ne se reproduirait évidemment pas aussi souvent (vous vous imaginez porter un bébé par an mesdames ? Moi non plus.)  Après X vêlages et traites intensives, beaucoup de vaches laitières développent des infections des pis, elles sont épuisées ou sont devenues stériles. Dans ces cas-là, elles ne sont plus utiles à l’industrie, et on les conduit à l’abattoir pour terminer de les rentabiliser. En France, et en Suisse sans doute aussi, environ 40% de la viande dite ‘de boeuf’ est en fait de la viande de vache laitière.

Donc, pour résumer, on vole le lait nécessaire au développement des veaux pour le vendre à des humains qui n’ont biologiquement pas besoin de lait parce qu’ils ne sont plus des bébés en pleine croissance. En pratiquant ça on tue prématurément les vaches et on continue d’en élever pour produire toujours plus. Le ‘naturel’ du lait dans votre muesli est là, et quelques soient nos décisions alimentaires, je crois qu’il faut le savoir, c’est important.

 

Pourquoi la santé ?

Sur ce point encore très controversé, il semble que certaines études, notamment la récente de l’OMS sur le lien entre la consommation de viande rouge et le cancer coloréctal montrent qu’une trop grande consommation de viande rouge pourrait nuire à notre santé. Je dis bien trop grande. Un peu de viande ne peut pas vous faire de mal; mais c’est là que les deux premiers points entrent en considération. C’est un choix personnel de faire partie ou non de tout le système d’exploitation des animaux, et sur ce point il n’y a pas d’arguments à donner, c’est une question d’idéologie et de sensibilité. Ceci dit, j’estime qu’à notre époque et au vu du monde qui nous entoure et de ce qu’il s’y passe, il est nécessaire de prendre le temps de s’informer sur ce qu’on ingurgite journalièrement, d’y réfléchir et de se positionner en toute connaissance de cause.

 

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Source de l’image: image soumise pour un concours lancé par L214 pour une campagne d’information sur le lien entre l’élevage et le réchauffement climatique.